HARALD FERNAGU, SANDRINE REBEYRAT
Du 2 juillet au 6 août 2006
Les Sertines, Ligny-en-Brionnais
On est entré dans une maison aléatoire, chez Patrice de Tarascon.
Alors ce serait une vraie maison ou une fausse galerie d'art ?
Tartarin Ferrari prend le café avec l'artiste. Il y a d'autres gens, de vraies personnes.
Il y a des images de personnages au mur qui se masquent derrières leurs uniformes militaires.
De quelle guerre s'agit-il ? Derrière les masques, pas seulement la souffrance mais aussi le jeu.
On joue à être les plus forts.
Ces soldats sont nos compagnons, ceux des temps héroïques d'aujourd'hui,
ils sont des résistants à la pauvreté de nos utopies,
ils sont des pionniers à la conquête d'un Eldorado...
On continue à voir. Chaplin brandit un drapeau monochrome, celui d'une révolution orange.
Le dictateur a beau asséner drôlement sa vérité c'est le sourd-muet qui nous donne à entendre et à voir l'histoire vraie.
« Le regard du sourd » dans « l'empire des signes ».
Méfie-toi camarade, ce n'est pas « une image juste, c'est juste une image. »
Puis on monte l'escalier qui conduit à l'atelier habituellement dissimulé aux regards.
On rentre chez le sculpteur d'allumettes, le bricoleur fou.
Des années de travail semblent accumulées là. Une vraie vie mise en scène.
On voudrait jouer avec la maquette de papa mais il a dit qu'il ne fallait pas toucher. Puis pour ne pas me laisser seul avec ma frustration et mes larmes, papa a ajouté et je me souviens encore de cette phrase magnifique :
« La qualité d'une vie n'est pas dans ce qu'on gagne mais dans ce qu'on accepte de perdre .»
Alors, celle-là, je m'en souviendrai. D'ailleurs, je m'en souviens encore.
Mon frère, Harald joue aux carabiniers, il joue avec ses tanks, il a une collection de 200 chars. Ma tante de Bourgogne veut lui acheter ou les a déjà achetés, je ne sais plus. Elle n'en rate pas une, celle-là, non plus.
Mon oncle lui fuit souvent son quant-à-soi aléatoire et va se réfugier dans sa cabane. Là, il bricole toujours sa vieille mobylette. Il a promis de m'emmener un jour jusqu'à Boduc où à Aigues-Mortes. Drôles de noms pour des lieux qu'il imagine.
Quand mon frère a dû passer quelques jours à l'hôpital, on lui a construit une superbe cabane en sucre. Les infirmières n'ont pas voulu qu'on l'installe dans sa chambre alors on l'a posée en bas dans le jardin.
Dans ce jardin, il y avait même un véritable avion posé dans un arbre. Mon père a dit de se méfier des imitations.
Harald, je joue à l'aimer comme un frère mais non gros bêta c'est le tien.
Site internet :
Herald Fernagu