ANITA MOLINERO


 
IMPROMPTU
Exposition ANITA MOLINERO
Avec l’aimable courtoisie de la galerie Thomas Bernard

Le quai 294M9/la gare
71740 Saint Maurice-les-Châteauneuf
Du 25 novembre au 26 avril

Cette exposition impromptue rassemble 6 œuvres de l’artiste et sera ouverte du lundi au vendredi de 14h à 17h
ou sur rendez-vous.


Issue de l'École supérieure des Beaux-Arts de Marseille, Anita Molinero compose, pendant ses années punk, ses premières sculptures en faisant se rencontrer des objets et des matériaux de récupération.

Anita Molinero utilise comme matière première de son oeuvre les produits ou résidus du monde industriel, qu’elle fait fondre, compresse et remodèle, mais s'arrête avant l'informe. Le paysage urbain et son mobilier constituent l’un de ses terrains d’intervention plastique privilégiés et l’univers de la science-fiction, une importante source d’inspiration. Les sculptures d’Anita Molinero, à la fois sensationnelles et monstrueuses, invitent à une réflexion sur le statut et l’avenir de l’objet ready-made dans l’ère post-atomique.


« (...) Depuis 1995, j'adore travailler le polystyrène qui me rappelle des matériaux  pérennes comme le bronze car tu ne t'en débarrasses pas. (...) J'arrête avant l'informe et parfois la pièce est terminée avant d'être commencée. La sculpture doit rester forme et ne pas aller dans l'informe ».
Anita Molinero


Anita Molinero à la galerie Thomas Bernard : www.galeriethomasbernard.com




























 "Vous êtes surpris ? Choqué ? Décontenancé ?
Mais ne vous arrêtez pas à ce premier (re)sentiment, il y a comme une odeur de plastique
dans l’air...

Ce mobilier qui est cher à tous les égards, mais qui paradoxalement nous pousse à
détourner le regard vous fait face. Impossible de passer à côté sans y être confronté.

Inutile de baisser les yeux, il vous regarde.
Anita Molinero permute la souffrance.

Reflet de corps malades dans une société décadente, et d’une certaine mélancolie, ces
fauteuils ont accumulé les maux jusqu’à en devenir eux-mêmes malades et inutilisables.

Ont-ils atteint leur dernier voyage ?

Guidé par les rails de la banque, ou jadis les bagages transitaient avant un long voyage. Il
est immobile, face au mur, figé dans le temps d’une époque incertaine, nous projetant
dans une ambiance post apocalyptique mettant en exergue l’influence substantielle de la
science-fiction dans le travail d’Anita Molinero.

L’assise et le dossier sont remplacés par des plaques d’inox qui se sont déformées sous la
chaleur des flammes d’un chalumeau, laissant apparaitre des traces analogues à celles
résultantes de l’irisation des flaques d’hydrocarbures.

Le pétrole, le plastique, nous y sommes.

Longtemps pièce maitresse des caisses de super marché, ces sacs plastiques de
composants pétroliers sont fabriqués par extrusion-gonflage. À sa façon, Anita Molinero
applique ce procédé en étirant la matière, en créant des cratères, des coulées et des
déformations grâce à la chauffe du plastique.

Ces « Soufflés », comme elle les appelle, nous renvoie à l’utilisation éphémère de ces
objets du quotidien que l’on utilise 20 secondes et qui pollueront pendant des siècles.

Ce ne sont que des déchets en devenir.

Dans la seconde pièce, vous vous trouvez face à une tour bleu noir, des parties ont brulé
et dégoulinent, d’autres forment des cratères.

Approchez-vous, que voyez-vous ?


Un amoncellement de plaques d’emballages alvéolés en partie brulés qui servaient à
transporter des fruits.

Elles nous dominent et nous confrontent à la réalité.
Cet objet de transit est devenu nécessaire dans ce monde capitaliste exacerbé par la
mondialisation, le profit et surtout la surconsommation. Conséquence de l’importation
de fruits du bout du monde et de toutes saisons.

Ces plaques si légères et (presque) invisibles à nos yeux sont le reflet de choix personnels
qui ont un impact mondial.

N’est-il pas temps d’ouvrir les yeux ?

Sur un socle blanc, des rebuts portés à l’échelle d’œuvre d’art.
Cette pièce est composée d’emballage servant au transport de marchandises.
Ils sont façonnés par la chaleur ce qui crée une matière fondante, dégoulinante.

L’œuvre d’Anita Molinero nous met face à la réalité de ce monde et nous questionne sur
les choix politiques, économiques et sociétaux.

Elle dénonce la toxicité de ces matériaux, elle les violente, les torsionne, les brule, les
étire, les empile, les explose et en même temps exalte leurs beautés.

Elle met en lumière les objets ordinaires, les déchets, les rebuts faisant partie de notre
quotidien qui nous sont devenus invisibles."

Fanny Wyzlan

Remerciement à Anita Molinero et la Galerie Thomas Bernard – Cortex Athletico pour
le prêt des œuvres.

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