Le dimanche 24 aôut à 18h, Esox Lucius propose, dans le cadre du finissage de l’exposition
« Commissaires en herbe », un interlude musical électronique : "Tégument" par Nuajepale.
Cette diffusion sonore sera accompagnée par la lecture de quelques extraits d’écrits empruntés…
« People have the power » Patty Smith 1988
Texte lu lors de la performance :
Esox Lucius n’est pas apolitique
Comment l’être face à la conjoncture actuelle ?
L’avènement du tout spectacle a bien eu lieu
Nous subissons une Culture Hang Burger,
Nous subissons une culture parc de loisirs, disney land, un gloubi-boulga ou sur la musique baroque, la variété, la canette de bière et la barquette de frites, on dansera tous sur le dance floor.
Nous aimons la bière, les frites et la musique baroque
Mais pas tout en même temps
Sans foi ni oies, nous n’aimons pas le gavage
L’avènement du tout spectacle a bien eu lieu, faisant place à une culture tapageuse, racoleuse à tout va
I have a dream 1963
Un jour nous ne ferons rien,
Rien ! pour ouvrir l’espace : un espace libéré pour l’imaginaire
Un jour nous ferons silence
silence
pour écouter
s’écouter
Un mutisme militant
Esox Lucius n’est pas apolitique
Régression, répression sur la liberté d’expression
Plus de culture populaire pour un tout culture de masse
Culture ultra-libérale, nivelée, lisse et tellement vulgaire
culture de masse : culture capitaliste
le “ People have the power ” de Patty Smith a du plomb dans l’aile 1968.
Pour Marx, l’état idéal est que la culture humaine émerge à travers les individus s’engageant librement dans des activités productives, mais l’émergence de la propriété privée et des inégalités capitalistes déforme ce processus, aliénant les masses parce qu’elles ne sont plus libres de s’organiser et de créer leurs propres cultures.
Esox Lucius n’est pas apolitique
La société du spectacle de Guy Debord arraisonne toujours à raison
Guy Debord
Le spectacle est le moment où la marchandise est parvenue à l’occupation totale de la vie sociale.
Le spectacle est le mauvais rêve de la société moderne enchaînée, qui n'exprime finalement que son désir de dormir. Le spectacle est le gardien du sommeil.
Le spectacle en général, comme inversion concrète de la vie, est le mouvement autonome du non-vivant.
Nous ne voulons plus travailler au spectacle de la fin du monde, mais à la fin du monde du spectacle.
Mikael Faujour
société du spectacle Capitalisme du faux
il serait erroné de limiter cette mécanique à la seule sphère politique. Car le mensonge n’est pas seulement un outil politique, c’est un élément structurel du capitalisme contemporain, l’oxygène du monde marchand. Il irrigue le champ économique lui-même, en particulier à travers la publicité, dont la fonction première est de manipuler les désirs en vendant des récits mensongers de bonheur, de réussite ou de progrès.
Georges vidal
Certains artistes se sont éloignées des horizons larges qui leur étaient ouverts pour se calfeutrer en des formules parfois ingénieuses mais souvent mesquines. Ne leur jetons pas la pierre trop facilement
Leur attitude a presque toujours été la conséquence de l’incompréhension du public
Ce dernier, absorbé par une quotidienne lutte, animé par les contraintes, aveuli par les dictatures, écrasé par son joug, était trop las pour se passionner aux choses de l’art ;
Sa curiosité était éteinte. Il ne pouvait répondre aux efforts des artistes que par l’indifférence ou la goguenardise. Il ne comprenait plus et ne voulait pas essayer de comprendre.
Mais le peuple ni l’art n’ont dit leur dernier mot.
Marguerite Duras
"Être apolitique", c'est être sans colère et cela abîme en profondeur la société"