Deux artistes sonores Patricia Dallio et Frédéric Le Junter vont occuper l'espace de la gare pour une résidence à la Gare du mardi 9 au samedi 14 mars 2021. Ces deux musiciens viennent du monde des musiques électroniques et électroacoustiques et proposeront une création "Instantané" à la fin du séjour.
Les contraintes sanitaires ne permettront pas aux artistes de donner un concert dans les conditions habituelles. Ce concert aura bien lieu mais sans public : il sera enregistré et mis en ligne sur le site d'ESOX LUCIUS. Ce geste original est un acte de solidarité de l'association envers les artistes du spectacle vivant très malmenés en cette période.
Après deux jours de création (mercredi et jeudi) ils proposeront deux interventions le vendredi 12 mars aux élèves de 6e du collège Jean Mermoz de Chauffailles. Cet événement est préparé en amont avec l'équipe éducative et avec l'aide d'ESOX LUCIUS (Jean Paul Merlin-chargé de la programmation arts sonores) pour une présentation de l'histoire de la musique électronique.
"INSTANTANÉ"
Duo d’improvisation de deux artistes qui construisent des espaces sonore les plus inouïs et de manière débridée. Tous deux s’aventurent ensemble dans les méandres de textures sonores électroniques et acoustiques amplifiées. Frédéric Le Junter fabrique ses instruments, Patricia Dallio joue de l’Olitherpe. Ils ont beaucoup à nous faire entendre de leurs expériences sonores inventives communes et indépendantes.
Patricia Dallio est musicienne, compositrice et interprète au clavier, capteurs et électronique. Tout au long de son parcours, qui commence par l’apprentissage du piano, elle s’affranchit des frontières stylistiques pour vivre des expériences musicales éclectiques allant du jazz au rock à la musique expérimentale et contemporaine. Sa rencontre avec le groupe Art Zoyd qu’elle intègre à l’âge de vingt ans (en 1979) durera trente années.
Depuis 2009, elle se consacre à la compagnie Sound Track qu’elle a co-fondée en 1990 avec Cyril Dumontet. Elle en assure la direction artistique.
Les rencontres et collaborations avec de nombreux réalisateurs, chorégraphes, musiciens, plasticiens, metteurs en scène et danseurs, video performeurs sont bien souvent décisives et nourrissent son travail de création depuis toujours. Ce sont ces collisions passionnantes qui donnent pour elle tout le sens de la transversalité de ses œuvres. Dans ses créations et dans la façon dont elles sont mises en scène, le texte, la voix, le mouvement et le son ne sont pas dans des rapports de coexistence autonome mais bien dans une complémentarité réactive et interdépendante.
Frédéric Le Junter
Frédéric Le Junter produit dans plusieurs directions : installations sonores et plastiques, performances, concerts, et chansons, objets divers, depuis 1984.
Il s'est concentré ces dernières années sur des machines sonores amplifiées de petites dimensions que j’utilise en concert. Avec ces machines, Il explore la densité, les combinaisons de matières faites et mixées en direct ; chaque machine comporte un ou plusieurs instruments mis en oeuvre par un système mécanique. Il aime montrer l’aspect visuel du son en train de se produire, l’incertitude en action, celle de la machine et la sienne qui joue avec tout ça.
Plus largement, l’outil et son influence sur l’individu l’intéressent, les outils-prothèses, sonores ou non. comme le costume de l’homme-voilier que je présente sous forme d’actions, des mots trouvés-assemblés m’ont conduit à faire des chansons. Il applique également le hasard mécanique à la lumière. Il aréalisé une forme de cinéma d’animation abstrait-concret créé en direct par des objets le plus souvent translucides qui se déplacent à l’intérieur de projecteurs. Il voit la musique comme un travail de l’espace et se sent comme un témoin de la complexité.
« J’aime regarder/écouter le hasard en mouvement, sa vitesse, sa texture, sa densité, percevoir les paramètres que je sens communs avec les différents flux de la réalité qui m’entourent, plus précisément le son, les fréquences qui le composent et l’espace, la météo, les reflets de la lumière, la circulation de l’énergie dans le paysage sonore ou visuel. Je transpose très simplement ces perceptions en sons, en mouvements de lumière, en actions incertaines. »