ESA (Extrapolation for Space Agriculture) - Valère Costes

 

Exposition Valère Costes
ESA (Extrapolation for Space Agriculture)
Du 2 juillet ou 28 août 2022

Cette exposition est programmée dans le cadre de la résidence hors les murs de l’Observatoire de l’Espace, le laboratoire culturel du CNES


Ouverture les mercredis, jeudis et  vendredis de 14h à 17h
les samedis et dimanches de 14h à 18h
ou sur RDV

le quai 294M9/la gare
Saint-Maurice-lès-Châteauneuf 71740




L’héritage culturel lié aux expansions humaines et à ses conquêtes est encore solidement ancré en nous mais il évolue maintenant en se déportant, le monde étant fini, vers de nouveaux espaces à conquérir hors de la Terre. Émane de cette conquête verticale une poétique de la contrainte qui est l’une des caractéristiques de mes propositions artistiques.

Pour que des voyages spatiaux habités puissent se faire, les scientifiques étudient actuellement la possibilité d’une agriculture spatiale permettant aux équipages de pouvoir se nourrir. Au néolithique, la domestication de quelques espèces végétales a favorisé la sédentarisation et le progrès technique et donc permis dans un second temps à la démographie de croitre, nécessitant l’expansion des territoires occupés. En Europe, certaines espèces sont sélectionnées pour leur efficience notamment l’orge, l’engrain (l’ancêtre du blé)...En Asie, ce rôle est joué par le soja ou le millet commun tandis qu’aux Amériques, le maïs et la pomme de terre servent de base à l’alimentation des peuples précolombiens.

La mise en oeuvre d’une agriculture spatiale pose entre autres le problème de l’absence de pesanteur. Comment faire pousser des plantes sans la gravité terrestre alors que l’on connait du tropisme des plantes leur tendance à croitre dans une direction donnée ? (vers le haut pour contrer les effets de la gravité ou vers la lumière).
Des expérimentations sur terre utilisent des dispositifs recréant l’absence de gravité (clinostats) ou observent des germinations directement dans l’ISS. Ce type d’expériences évoque inévitablement l’entrainement des spationautes qui soumettent leurs corps aux épreuves de l’accélération ou de l’apesanteur.

Je mets une série de dispositifs techniques (mécaniques et électroniques) soumettant les mêmes espèces de plantes ayant permis à l’homme du néolithique d’étendre son territoire à une sorte d’entrainement. Les contraintes et péripéties liées à ce type de voyage y sont recréés et/ou extrapolées (force centrifuge, accélérations, crash tests, perte de repères directionnels et lumineux...); ironisant ainsi avec poésie sur la volonté de cette nouvelle conquête verticale. Les plantes s’en trouveront déformées, atrophiées ou prospéreront car elles devront s’adapter à ces conditions de croissance en perpétuel mouvement. Chaque dispositif soumet une espèce à un traitement sur tout le long de sa croissance, une relation étroite semble s’établir dans les binômes dispositifs techniques/plantes.

L’aboutissement du projet se fera sous forme d’herbiers des espèces testées et révéleront leurs propensions à la résilience (déformation, atrophie, exubérance). Ceux-ci seront associés aux dessins des dispositifs ainsi qu’aux descriptions précises des conditions d’expérience imprimées sur des couvertures de survies.
Si la sérendipité est recherchée, la conclusion symbolique, philosophique et artistique n’appartient qu’aux capacités des plantes à accepter leurs conditions de croissance.
Ce projet orchestre les paradigmes scientifiques en s’appropriant leurs codes, leurs canons et leurs méthodologies d’analyse et de conclusion.

Chaque expérience fait l’objet d’un suivi avec le CNES sous la forme d’un cahier de laboratoire et d’une description rigoureuse concernant l’espèce testée de sa germination jusqu’à sa maturité.

Valère Costes


Dans le cadre de la résidence hors les murs de l’observatoire de l’espace, le laboratoire culturel du CNES


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