PERIPLE MACHE PARIS

GILBERT DESCOSSY 
Une proposition d'Esox Lucius en collaboration avec l'Association de Psychanalyse Jacques Lacan

Le 09 octobre 2010 
Espace Kiron, Paris


Débat avec Pierre Bruno à partir de son livre “Lacan, passeur de Marx”
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DE TEMPS... EN TEMPS...

GAC I
Une Galerie d'Art au Collège
En partenariat avec le collège Les Bruyères de La Clayette



Exposition du 5 mars au 23 avril 2010

Sous leurs dehors très hétérogènes, les œuvres regroupées dans cette exposition développent un même questionnement insistant et fondamental sur le rapport que nous entretenons au temps et à l'éternité.
Le temps est, par essence, continu, et cette continuité constitue la durée ; cela contraste avec la notion d'éternité, qui est au contraire "l'instant" intemporel et sans durée, le véritable présent par lequel aucune expérience temporelle n'est possible. L'éternité s'exprime dans un "maintenant" qui associe et unifie passé et futur, conséquemment invariables et stables, et cela malgré l'illusion du mouvement et du flux due à la soumission de nos consciences aux conditions imposées aux hommes de mesure de l'espace et du temps.
La voie de l'art, depuis toujours, nous a démontré qu'elle était un champ inépuisable de possibilités offertes à l'homme d'établir des temps "d'arrêt", de cristallisation du temps, de contemplation, suscitant ainsi une indispensable disponibilité de l'esprit qui peut nous affranchir de la dictature de la norme et de la mesure, et nous faire avoisiner là un essentiel qui nous sauvera, un "temps", de notre inexorable finitude.


Liens :
• À propos du GAC



PORTRAIT RAPIDE D'UNE COLLECTION [VERSION 2]

John M Armleder - Robert Barry - Ben -  Guido Biasi - Vincent Bioulés - Joseph Beuys -  Jean-Charles Blais -  Christian Boltanski - Sylvia Bossu - George Brecht André  Breton - Etienne Bossut -  Frédéric Buisson - Pierre Buraglio - William Burrough - Marc Camille Chaimowicz  - Hubert de Chalvron - Jean Clareboudt – Patrice Carré - Erik Dietman Gérard Deschamps- Gilbert Descossy - Gérard Duchêne - Jean Dupuy - Hans Peter Feldman - Sylvie Fleury – Jacques Fournel - Dora Garcia - Jochen Gerz - Christoph Gossweiller - Marijan Jevsovar - Ernst Kapatz - Graham Kilwin - yves Klein - Alison Knowless - Pierre Lafoucrière -  Luc Lauras - Bertrand Lavier - Bernd Lohaus - Didier Marcel - François Martin - Mathieu Mercier - Colin Paul Mey - Thierry Mouillé - Chuck Nanney - Présence Panchounette - Yan Pei Ming -  Philippe Parreno - Joyce Pensato  Edda Renouf - François Ribes - Gilles Richard - Fabienne Roumet - Roger ten Broeke Georges Touzenis - Ida Tursic & Wilfried Mille - Jean-Luc Parant - Tom Philips – Sarkis
josé Maria Sicilia - Jacques Vieille - Jean-Louis Vila - Pierre Weiss - Lawrence Wiener - Piotr Wojcik


EXPOSITION DU 18 OCTOBRE AU 8 NOVEMBRE 2009


«  Montrer la création contemporaine, dans ce qu’elle a de plus novateur, et avec une exigence qualitative de ce niveau, n’est pas chose commune dans nos régions reculées, loin de tous Musées ou, centres d’arts.
C’est pourtant ce qu’a réussi ESOX LUCIUS, depuis quelques années, en y mettant beaucoup de persévérance, de courage, de dévouement, et de discernement, où chaque manifestation est un choix judicieux, à mes yeux, toujours réussi. 
Ce sont ces raisons, qui m’ont amené à accepter leur proposition, et de leur confier une partie de ma collection, pour l’exposer.
Cette collection est constituée depuis bientôt 50 ans. Mes goûts et ma curiosité m’ont très rapidement amenés à m’intéresser aux créateurs contemporains, à cette époque, j’avais 18 ans,  j’ai découvert, entres autres,  la force originale, de l’œuvre de Pierre Soulages,  je n’en ai malheureusement pas dans ma collection, aujourd’hui  il est encensé par le monde entier, et bénéficie  actuellement d’une reconnaissance, très justement méritée, au Centre Pompidou.
Cela pour dire, que l’art qui se crée, celui dont nous sommes les contemporains,  est rarement apprécié à sa création, mais beaucoup d’années après, oui !
Je le dis avec un orgueil certain ! C’est le cas de plusieurs  pièces présentées dans cette exposition, qui furent toutes acquises avec  désir, et parfois difficultés.
En nombre d’œuvres, un cinquième de la collection sera montré,  rassemblées par thèmes, dans chacune des pièces de la belle maison qu’utilise ESOX LUCIUS. »

Le collectionneur



Yan Pei-Ming
Eric Paquiou



Mike Scott


PASSIONEK

 ÉMILIE BESSE, JEAN-SÉBASTIEN TACHER, Ligny-en-Brionnais




"Plus torturée que Samson et Dalila, plus rock que Sailor et Lula, plus tragique que Roméo et Juliette, l'histoire d'amour qui unie Émilie Beck et Jean-Sébastien Tacker n'en finit pas de durer.

Malgré la foudre et le tonnerre, malgré les fléaux et la maladie, malgré l'éloignement géographique Passionek se poursuit la tête haute.

Mais c'est sans compter avec la présence de Buddha Boy, venin mortel inoculé par le tout-puissant sous la forme demi-déique d'un jeune garçon inoffensif.

Arriveront-ils à maintenir le COUPLE ?

C'est ce que vous révéleront les épisodes 14 et 14,5 qui auront lieu aux Sertines, à Ligny en Brionnais (71800), samedi 18 juillet 2009 à 20h30.
À ceux qui auront le courage !"





UNE PROXIMITÉ PLEINE DE PLUSIEURS MONDES

 PIERRE-YVES FREUND, ARNAUD VASSEUX







"Entre deux, entre deux pièces, entre deux matières, deux artistes, deux chaises, garder l'équilibre. Entre chien et loup.
   À Ligny, l'espace proposé n'est pas un centre d'art. C'est une maison. Une maison assez vaste pour recevoir un invité, pour s'y entretenir, pour avoir une conversation.
   Nous placerons le projet d'exposition dans cette perspective de rencontre; être à la fois seul (singulier) et ensemble par l'intermédiaire des choses que nous montrerons.
   Nous serons donc attentifs au lieu, à la charge de ces pièces, de ces chambres vides, apparemment inchangées depuis le siècle dernier et depuis la dernière guerre.
   Chacun a parcouru les espaces de la maison, ouvert les portes et les placards, chacun a observé le dehors, les alentours et plus loin encore. Nous voudrions que nos propositions, nos gestes considèrent les pas de l'autre autant que l'espace qui nous réunit.
   Comment habiter provisoirement la maison ? Comment montrer les choses fabriquées dans ce lieu ?

   La répartition des espaces se fera en fonction des projets et des réalisations de chacun.
   Il y aura sans doute peu d'images, plutôt des objets, des sculptures éphémères (réalisées sur place), de la fragilité volumineuse, un rapport certain à la gravité, à la matérialité, à son impact sur nos perceptions et nos déplacements.

     Nous avons visité le lieu, nous y retournerons à nouveau ; en sont nés croquis,  mesures et quelques photographies,  points de vues particuliers qui deviendront peut-être formes.
    Il y aurait des évidences, des présences discrètes, et  quelques gestes posés en extérieur. Une des pièces recevra une proposition commune.

Être l'invité de l'invité de l'esprit du lieu confié à qui fit confiance."




Pierre-Yves  Freund et Arnaud Vasseux
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LIENS ARTISTES
Site Web M. Freund
Site Web M. Vasseux




INSELBERG ROCK

VALERE COSTES


EXPOSITION DU 6 JUILLET AU 3 AOÛT 2008

  


Les Inselbergs sont des curiosités géologiques surplombant la canopée de la forêt Amazonienne; seul moyen naturel de pouvoir prendre de la hauteur, du recul.

Un projet de recherche en forêt tropicale de Guyane m'a permis d' approcher de manière sensible cette nature dite "primaire" (étrangère à toute forme de modification par l'activité humaine). De cette expérience qui permet une perte de repères, s'est dégagé une sensation:
Le sentiment d'être immergé dans un organisme doué d'une conscience qui inter-agit avec ma propre conscience avec mon ressenti. Les différents éléments extérieurs semblaient se manifester en fonction de mon comportement et de mes pensées !
En réalité, la densité sonore et visuelle fait qu'un "tri" est opéré inconsciemment. Cette sélection est faite en fonction de nos repères perdus et que l'on recherche (on croit voir une robe de mariée dans un champignon, on croit que le colibri vient nous espionner, on croit entendre des chants la nuit ...)
Cette lecture anthropomorphique du milieu naturel a peut-être contribué en partie à l'émergence des mythes.
Pour Mircéa Eliade, "le mythe raconte comment, grâce aux exploits des Êtres Surnaturels, une réalité est venue à l'existence, que ce soit la réalité totale, le cosmos, ou seulement un fragment, une île, une espèce végétale, un comportement humain, une institution. C'est donc toujours le récit d'une "création" : on rapporte comment quelque chose a été produit, a commencé à être"
Le mythe établi donc des ponts, des interactions entre l'activité humaine et l'activité naturelle.
Dans nos sociétés, avec la maîtrise de plus en plus aboutie de notre environnement, l'idée même de nature n'a plus de sens et il est donc urgent de réfléchir à une nouvelle cosmogonie.


Dans mon travail, les attitudes dites "naturelles" réinventent l'artificiel, singent nos comportements; des machineries automatisées engendrent des transes, du chaos; le vivant se fige et la matière s'anime, les repères tombent et se disloquent ainsi les histoires deviennent possibles.
Inselberg Rock se présente comme une série d'installations ironisant sur l'interprétation anthropomorphique du monde. L'ironie brise les conventions et démontre les absurdités sur lesquelles elle s'est construite.
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Site web de l'artiste : www.valerecostes.com


PARAD

LUC ADAMI






A travers une installation «vidéo-fanfare», Luc Adami explore le monde des paillettes, du prestige et de la célébrité, en s’immergeant dans un cortège avec voitures de luxe, majorettes, personnages grotesques, et autres cliques… Luc ADAMI a choisi d'inscrire son travail dans le monde des paillettes ; celui que notre époque sublime. La célébrité, cette nouvelle sorte d'excellence, éphémère, contestable - qui se mesure aux coupures de journaux - il la traite de manière triviale, par le biais d'une parade qui mêle musique de fanfare, personnages tonitruants, voitures à rallonges…
Qu’elle soit, défilé pour attirer l’attention ou, étalage ostentatoire afin d’en mettre plein la vue, la parade évoque à la fois une invitation et un barrage : paradoxe que l'artiste questionne dans ce projet.       
Une approche pluridisciplinaire mêlant arts plastiques, cinéma et musique
   
Empruntant le récit filmique au cinéma, la forme sculpturale aux arts plastiques et la combinaison de sons à la musique, il développe en tant qu'artiste plasticien des pièces video-musicales.
Au rythme des klaxons, les stretches limousines sont de sortie… Un solo de batterie sans batteur, un thème sous forme de slogan, une petite fanfare : la bande-son de l'installation, composée par l'artiste, scande la vidéo façonnée d'images 3D, mélée de réel / irréel. Cette vidéo, intitulée PEOPLE, est accompagnée d'une sculpture sonore, nommée SONOR, union d'enceintes formant un bloc cohérent et encadrée par une bande-son en ouverture et par une vidéo finale.
Le spectacle doit être international, monumental, obèse, bruyant, voyeur, riche,…
Flons Flons, cotillons… ainsi sont les apparats indispensables pour participer au grand spectacle de notre temps, qu’il soit politique, médiatique de salon ou de rue.
Ces apparats sont le capital de notre société que Guy Debord nous disséquait en 67…
“ Le spectacle est l’idéologie par excellence parce qu’il expose et manifeste dans sa plénitude l’essence de tout système idéologique : l’appauvrissement, l’asservissement et la négation de la vie réelle ” Alors le reality show serait donc trompeur, tromperie? un leurre pour grande friture ?
“ La culture devenue intégralement marchandise doit aussi devenir la marchandise vedette de la société spectaculaire ” Le travail de Luc Adami porte un regard objectif bien qu’un peu ironique sur le tambour battant qui accompagne avec renforts d’artifices le défilé fanfaronnant de la société du spectacle.
Realityshow :  la banalité est un produit (a good product) qui se vend bien, tant son packaging est attrayant,  use de séduction perverse (exploit the masse)
Qu’importe le flacon, pourvu que nous ayons l’ivresse, le grand vertige dans la roue de la fortune.
Succes story for everybody.



LIEN ARTISTE

EN BOURGOGNE

PARTENARIAT FRAC BOURGOGNE & ESOX LUCIUS

Résidence LARA ALMARCEGUI


Le Livre: RUINES DE BOURGOGNE XIX-XXI
Édité par le Frac Bourgogne, suite aux résidences de Lara Almarcegui en région, ce livre/guide conçu par l’artiste recense les architectures et bâtis du siècle dernier devenus aujourd’hui ruines.
Il ne s’agit pas pour autant d’une vision romantique de la ruine, regret d’un monde à jamais disparu. Si Lara Almarcegui s’intéresse à ces architectures, c’est pour la manière dont elles révèlent le temps. Selon la perception de Marc Augé, une ruine est un résidu d’architecture possédant « une aptitude à faire sentir le temps - le temps pur- sans résumer l’histoire ni l’achever dans l’illusion du savoir ou de la beauté. »
L’artiste étudie « les espaces vides, ceux qui ont l’air d’être sans importance parce qu’ils n’ont pas d’utilité immédiate ou visible. ». Le rapport au monde qu’entretient Lara Almarcegui fait surgir des situations nouvelles dans l’espace commun, comme autant de propositions laissées à ceux qui sauront s’en saisir.
Ce livre a été édité suite aux résidences de Lara Almarcegui en Bourgogne organisées par le Frac Bourgogne.
Projet organisé par • le Frac Bourgogne, réalisé avec le concours de • l’École nationale supérieure d’art de Dijon • le Parc Saint-Léger - Centre d’art contemporain de Pougues-les-Eaux • l’Association Esox Lucius, Ligny-en-Brionnais • le Conseil général de Saône-et-Loire.
  






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EN ATTRAPANT LES MOUCHES

PARTENARIAT LE LIEU DIT & ESOX LUCIUS

Patrice Ferrari

Exposition du 27 juillet au 24 aout 2007


On ne peut pas parler du travail de P.F. Il n'est pas un artiste, pas au sens ou on l'entend quand on pense au marché de l'art. Il fait de la politique, dans ce qu'elle a de plus noble, en usant de ses talents de plasticien. Aussi, ne peut on pas le réduire à telles ou telle de ses activités. Il n'est pas père, ni mari, ni créateur, ni jardinier, ni designer, ni militant, ni fils, ni enseignant, ni ami, ni commissaire d'exposition, ni musicien, ni président d'association, ni collectionneur, ni gourmet, ni curieux, ni sculteur, ni drôle, ni sensible, ni concerné, ni chauve. Il est tout ça en même temps.
On est invité à voir de lui des pièces sur lesquelles il travaille de manière ponctuelle depuis plusieurs années. De grandes illustrations, piochées dans des bandes dessinées à deux sous, sont imprimées sur toile, en noir et blanc. Des phrases y sont ajoutées qui font référence au monde de l'art contemporain, des espèces de blagues de papillote pour public initié. Les images sont belles. Et la papillote, c'est lui. C'est peut-être ça, un artiste. Une papillote chauve.

Philippe Million.



  



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CHEZ ALDI

HARALD FERNAGU - PATRICE FERRARI - ERIC PASQUIOU


EXPOSITION NOVEMBRE 2007



La Société Aldi confie à Esox Lucius la charge d’une exposition dans le cadre de l’ouverture d’un nouveau magasin discount à Saint Agathe La Bouteresse (42). L’installation a été réalisée dans l’espace même du magasin.
  




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PROXYMYTHOS

ÉRIC PASQUIOU

L’exposition « Proxymythos » doit rendre compte d’un lieu et d’un environnement familier et longtemps parcouru (cela fait un peu plus de 19 ans que cet artiste marseillais vient régulièrement fréquenter les parages de Ligny, Châteauneuf, St Maurice, St Christophe en Brionnais…). Les images qui se construisent pour cette manifestation seront filtrées, détournées et recomposées dans la patiente élaboration d’images photo-infographiques, basées sur des prises de vues réelles, elles-mêmes réagencées et faussées par des différences de points de vue, des rajouts, des imprécisions, des décalages, des impossibilités physiques, des trucages…


Site internet
Éric Pasquiou

DU MONDE À LA MAISON

TILL FREIWALD


EXPOSITION DU 30 JUIN AU 5 AOÛT 2007

  



Les portraits de Till Freiwald imposent leur présence avec une force étonnante. Mais dans le même temps, telles des divinités, ils semblent appartenir à un autre monde.
La peinture de Till Freiwald n’admet ni les fioritures ni les à peu près, et approfondit sans cesse ce qui est chaque jour devant nous, et que nous ne connaissons pourtant pas, cette présence familière qui demeure pour nous un mystère : le visage de l’autre.
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ELDORADO

HARALD FERNAGU, SANDRINE REBEYRAT






Du 2 juillet au 6 août 2006

Les Sertines, Ligny-en-Brionnais


On est entré dans une maison aléatoire, chez Patrice de Tarascon.
Alors ce serait une vraie maison ou une fausse galerie d'art ?
Tartarin Ferrari prend le café avec l'artiste. Il y a d'autres gens, de vraies personnes.

Il y a des images de personnages au mur qui se masquent derrières leurs uniformes militaires.
De quelle guerre s'agit-il ? Derrière les masques, pas seulement la souffrance mais aussi le jeu.
On joue à être les plus forts.
Ces soldats sont nos compagnons, ceux des temps héroïques d'aujourd'hui,
ils sont des résistants à la pauvreté de nos utopies,
ils sont  des pionniers à la conquête d'un Eldorado... 

On continue à voir. Chaplin brandit un drapeau monochrome, celui d'une révolution orange.
Le dictateur a beau asséner drôlement sa vérité c'est le sourd-muet qui nous donne à entendre et à voir l'histoire vraie.
 « Le regard du sourd » dans « l'empire des signes ».
Méfie-toi camarade, ce n'est pas « une image juste, c'est juste une image. »

Puis on monte l'escalier qui conduit à l'atelier habituellement dissimulé aux regards.
On rentre chez le sculpteur d'allumettes, le bricoleur fou.
Des années de travail semblent accumulées là. Une vraie vie mise en scène.
On voudrait jouer avec la maquette de papa mais il a dit qu'il ne fallait pas toucher. Puis pour ne pas me laisser seul avec ma frustration et mes larmes, papa a ajouté et je me souviens encore de cette phrase magnifique :

« La qualité d'une vie n'est pas dans ce qu'on gagne mais dans ce qu'on accepte de perdre .»

Alors, celle-là, je m'en souviendrai. D'ailleurs, je m'en souviens encore.

Mon frère, Harald joue aux carabiniers, il joue avec ses tanks, il  a une collection de 200 chars. Ma tante de Bourgogne veut lui acheter ou  les a déjà achetés, je ne sais plus. Elle n'en rate pas une, celle-là, non plus.
Mon oncle lui fuit souvent son quant-à-soi aléatoire et va se réfugier dans sa cabane. Là, il bricole toujours sa vieille mobylette. Il a promis de m'emmener un jour jusqu'à Boduc où à Aigues-Mortes. Drôles de noms pour des lieux qu'il imagine.
Quand mon frère a dû passer quelques jours à l'hôpital, on lui a construit une superbe cabane en sucre. Les infirmières n'ont pas voulu qu'on l'installe dans sa chambre alors on l'a posée en bas dans le jardin.
Dans ce jardin, il y avait même un véritable avion posé dans un arbre. Mon père a dit de se méfier des imitations.

Harald, je joue à l'aimer comme un frère mais non gros bêta c'est le tien.


Site internet :
Herald Fernagu

V8 + 1 / DERANGEMENTS METALLIQUES

Philippe Million & V8 Designers

Une exposition en coproduction avec la Galerie stéphanoise "L’Assaut de la menuiserie".
Cette exposition est soutenue officiellement, en tant que projet labellisé, par l'organisation de la biennale de design de Saint-Étienne.
Le projet consiste à proposer une installation scindée en deux lieux et coproduite par deux associations.
Esox Lucius accueillera à Ligny en Brionnais le contenu mis en scène des rangements présentés à Saint Etienne. Les pièces montrées à la galerie stéphanoise l’Assaut de la Menuiserie, devront être ressenties “ en creux “, par leur absence perceptible. Le contenu en question pourra être soit produit par les designers soit simplement choisi parmi les objets déjà présents sur place.





FERRARI ROUGES TOUJOURS PLUS BELLES !

ERIC LANIOL - JEAN FRANCOIS ROBIC - GERMAIN ROEZ

EXPOSITION  2005

L'exposition joue sur le mot Ferrari : le  nom d'un célèbre galeriste de Saône et Loire ; le nom d'une célèbre marque de voiture. Partant de ce prétexte de travail, L'Epongistes (duo d'artistes) et Le loup et Laniol (faux duo d'artistes) proposent un ensemble de dessins, photographies, objets et actions ayant pour point commun de détourner les figures du galeriste, de la marque automobile et, accessoirement - leurs propres figures !

L'espace domestique de Patrice Ferrari à Ligny sera donc investi de maints objets épars, évoquant tour à tour et de manière ironique ou dérisoire le pouvoir des couleurs dominantes, la compétition éffrénée du mineur et du majeur, les (saintes) victoires et les défaites amères, le passage du temps et la persistance de la mémoire. D'un nom à l'autre les parallèles se font et se défont, souvent improbables, toujours décalés.

Car c'est bien à une polyvalence des signes, des images, des médiums et du sens que nous sommes invités, qui nous fait osciller entre fait privé et logique mercantile, notes personnelles et constats collectifs, en somme entre franches accolades et sourires pincés.


LES FEUILLES SECRETES DE MONSIEUR B.



Le projet d’exposer une partie des dessins de ma collection aux Sertines, pour l’association Esox Lucius, s’est concrétisée sur la lenteur, par un système d’apprivoisement mutuel. Patrice Ferrari, lorsque la situation fut mûre, est venu à Marseille pour affronter la réalité de la collection, plus de sept cents pièces, impossible à voir en une journée.Pourtant, il choisit le nombre exact de dessins qui fut montré cette année aux Sertines, sans hésiter, mais en se demandant s’il n’y en n'aurait pas trop.

J’avais décidé de ne pas intervenir sur le choix ni sur l’accrochage et ainsi fut fait.J’y aurais fait sans doute intervenir des critères affectifs ou décalés (mon premier dessin, mon dernier, celui de l’artiste le plus jeune ou le plus vieux, celui qui m’avait coûté le plus cher et celui que j’avais eu pour une bouchée de pain).Rien de tout cela : par goût personnel et en pensant au public disparate qui est sien, un ensemble constitué de classiques et de modernes, de vieux artistes couverts de laurier et de jeunes se lançant dans la carrière, d’œuvres austères et d’autres folichonnes a vu le jour, inédit totalement, que je découvrais comme le public du Brionnais.

Il est bien rare de voir ses collections dans le cadre d’une maison à vivre, comme on ne peut le faire dans son propre appartement, comme on le rêverait : des dessins partout, dans l’escalier, dans la cuisine, dans tous les coins. Qui plus est dans un cadre rural avec des champs à vaches aux quatre coins cardinaux. Pourtant, le public était là, pour le vernissage, pour tous les jours d’ouverture, pour la petite conférence que j’ai donné un jeudi après-midi pluvieux. Les journaux mêmes étaient là, avec un nombre d’articles (six, je crois, ou plus) qu’on ne pourrait espérer dans une grande ville.

Quelques perplexités quand même, bien peu représentatives face à l’intérêt non feint de la plupart des visiteurs.Chose également inédite, chaque spectateurs avait sa visite commentée et l’on pouvait constater immédiatement quel était l’état d’esprit de la personne que l’on avait en face de soi.

Bref, une expérience curieuse, légèrement angoissante, obligeant à s’interroger à chaque dessin. Mais pas désagréable du tout. De vagues projets d’une autre collaboration se sont fait jour autour d’un filet de charolais. Pourquoi pas une partie de la collection de photographies, ou d’autres dessins.

On verra bien.

Fait à Marseille le 12 septembre 2005

François Bazzoli



MEUBLÉ

PHILIPPE MILLION 

EXPOSITION DU 3 AU 35 JUILLET 2004
LES SERTINES, 71110 LIGNY EN BRIONNAIS


Réalisation du visuel : Éric Pasquiou
  

Se servir de tubes métalliques comme ossature à des meubles n’est pas nouveau ; Mais cette fois, le tube est unique : il donne d'abord sa forme à une marquise à l'orée de la maison, puis il semble traverser le mur, et circule à l'intérieur, ondoie, se coude, bifurque, se replie, se dresse, sert ici de piètement pour la table, et là de socle aux fauteuils. Sa place seule le métamorphose en rampe, en barre pour porte-manteaux, en tringle à rideaux, et finalement il ressort, à la fenêtre de l'étage, en support de jardinière. Sans rupture et d'un seul trait. La continuité de cette ligne rend manifeste la discontinuité des lieux, dénonce l'opposition du dehors et du dedans, du bas et du haut, le passage de la salle où l'on mange à la chambre où l'on dort. L'unité du tube rend caduque l'ordinaire multiplicité des meubles. Incorporant le meuble à l'immeuble, cette ligne bleue se joue du partage conventionnel des lieux domestiques, abolit la disparate des choses qui les encombrent, les inscrit ensemble dans l'espace homogène infini d'Euclide.

Françoise et Philippe Leroux (extrait)

Photo : Éric Pasquiou

QUELQUES SYNONYMES POUR UNE EXPOSITION A LA CAMPAGNE

AGENCER Aménager, arranger, composer, décorer, distribuer, enchaîner, goupiller (fam.), meubler, monter, présenter, tisser. – Articuler, calculer, classer, combiner, coordonner, désembrouiller, lier, loger, mettre en place/en ordre, ordonner, organiser, phraser (musique), structurer. Arch. Calepiner, fenestrer ou fenêtrer, gironner. voir adapter.
AMENAGEMENT Accomodation, accomodement, agencement, ajustement, arrangement, cadrage, canalisation (tr. pub.), collectif (législatif), combinaison, composition, contexture, coordination, dispositif, disposition, distribution, enchaînement, eutrophisation (didact.), fourniturage (écon.), infrastructure, installation, liaison, mécanisme, mise en ordre/en place, ordonnance, ordre, organisation, planification, programmation, réaménagement, réglementation, structure, texture, tissure. Arch. Calepinage, fenestrage ou fenêtrage, viabilité. voir Décor
DESIGN off stylique.
MILLION mille fois mille. Arg. brique, patate, plaque, sac, tuile, unité. voir quantité.
TUBE boyau, canal, canalistion, conduit, cylindre, gazoduc, oléoduc, pipe-line, tuyau. – Ajutage ou ajutoir, brise-jet, canule, drain, durit ou durite, éprouvette, fêle ou felle ou fesle, fuseau, fusette, pipette, siphon. – Chapeau-claque, claque, gibus, haut-de-forme, huit-reflets. familier = succés. argotique et grossier = vulve
TUYAUTERIE voir = plomberie = conduit = reparssage. familier = information

François Bazzoli
Réalisé avec la collaboration spontanée de Henri Bertaud du Chazaud
(Dictionnaire des synonymes et mots de sens voisins, collection Quarto, Gallimard, 2003)

Photo : Éric Pasquiou

Philippe Million sur le Web :
Galerie Alain Gutharc : www.alaingutharc.com
Galerie MICA : www.espace-mica.com



PERIPLES MACHÉS
GILBERT DESCOSSY




“Lundi 23 septembre 1985, c’est l’automne, j’ai 39 ans, 5 mois et 11 jours, et j’ai décidé de commencer une oeuvre qui, je le souhaite, s’achèvera le jour de ma mort.
Quotidiennement, où que je sois, je réaliserai une sculpture buccale en chewing-gum.
Seul un cas de force majeure pourrait me faire rompre ce contrat.
Quotidiennement seront notés à la plume et à l’encre,
- l’heure de la mastication
- l’heure de la naissance de la sculpture
- la date du vernissage de la sculpture
- les évènements personnels qui marqueront cette journée
- les évènements du monde qui attireront mon attention.”

 
Gilbert Descossy, contrat de travail, 23/9/1985




Il est entendu que chaque oeuvre d’art, pour autant qu’elle mérite ce qualificatif, travaille dans et avec le temps. Aussi depuis des milliers de jours, Gilbert Descossy pratique un bien étrange rituel de mastication où la forme comme le texte se salivent, se fixent, se cristallisent.

Cependant cette remarque liminaire n’a de pertinence ici qu’à se décliner sur des modes diversifiés : certes l’action de mâcher - comme celle de peindre - est une première mesure, celle du faire, mais on peut à loisir prendre le temps du texte, du lien texte/sculpture, enfin le temps du volume lui-même, minutes passées dans la chambre noire de la bouche, tourné, délié, étiré, puis découvert, séché, vernissé et scénographié dans son écrin spécifique - en une véritable mise en abîme de l’acte d’exposer.

Ce faisant, le travail de Gilbert Descossy déplace les contraintes habituellement assignées à la réalisation de l’oeuvre : l’atelier cède sa place à la marche - décidée ou nonchalante, l’unité supposée du travail cède son uniformité aux courants nomades qui fourmillent aux pieds de l’artiste. La référence quotidienne, tout comme la mastication elle-même, ne devancent en rien un ouvrage fixé préalablement : elles se contentent de filer sur une ligne de temps qui est aussi une ligne de partage - une mise en regard de faits collectifs et/ou intimes.

Si “Toute pensée véritable se fait dans la bouche” (Tristan Tzara), alors Descossy est au plus près d’une pensée en acte qui travaille les flux et les intensités du désir lui-même, sans crainte des échecs, contradictions, retours et réfutations. Il égrène ces petites choses, comme soustraites à la nécessité de la consistance, évoquant au fil des jours un lexique décalé, glissant et papillonnant, vérifiant au passage que les mots ne servent à rien quand on a pas de parole propre.

Les choix de signes-motifs sont là pour affirmer ces passages, entre constat brusque, humour et indécence : 
- sculpter dans le noir buccal une dent (comble contrasté de ce qui s’y trouve !)
- sculpter dans cette même chambre obscure le portrait de son propre père et - psychanalystes s’abstenir - littéralement, en accoucher par rejet, comme en négatif
- sculpter un sexe masculin en érection ou au repos (comble de l’onanisme artistique ?)
- sculpter dans le lieu de la parole qu’est la bouche le mot Allah (et ainsi proférer autrement, dire sans qu’une parole ne s’entende, ou encore dire dans le temps de la forme et non pas énoncer sans réflexion ou travail - tant on peut vérifier aujourd’hui que mal nommer les choses est ajouter au malheur du monde).

On constatera à ce sujet que ces dérives mâchées entretiennent de bien curieux parallélismes, telle la proximité formelle du mot Allah (en arabe) avec quelques organes physiques internes, ou encore ces petits cailloux, résonances minimalistes entre points et taches, motifs et boutons. Les cadres-écrins qui contiennent les sculptures buccales témoignent également de ces effets de ruptures, en modifiant leur format, en s’ouvrant (laissant libre accès au journal de l’artiste), voire en disparaissant au profit d’autres contenants (boîtes d’allumettes, objets trouvés, coquillages).

De passages en césures, en constante recherche de représentations, l’oeuvre de Descossy déplie son théâtre élastique - en un redoublement sensible des errances géographiques de son auteur : France, Espagne, Tunisie, Maroc, Mauritanie... L’artiste n’a pas plus de valises que d’attaches[1], permanent arpenteur, il sait se montrer digne d’une oeuvre sans destinataire ni destination, c’est-à-dire accepter l’état de déliaison comme partie prenante de son activité (le contraire, en somme, d’une pratique domestiquée).

Le chewing-gum revêt ainsi une part plus métaphysique[2] que physique, en érigeant dans une part d’ombre quelques figures batifolantes mais rationnelles, en affirmant par le dérisoire d’une amulette la surprise réelle et bien vivante d’un temps retrouvé, en tentant in fine d’épaissir une vie pratique d’une dimension existentielle : “ Ce grand livre d’oeuvres mâchées se parle à lui-même, renaît pour s’étonner de traverser encore un autre jour de vie en compagnie des idoles muettes de la mort”[3].

Renaissances successives de son auteur, les pièces-temps de la vraie vie de Descossy continuent, inlassablement, de scander les périples formels d’un territoire inachevable, à mille lieux de tout effet productiviste ne visant rien d’autre que l’accroissement des manques.

Eric Laniol
 

[1] Sans adresse fixe, l’artiste vit aujourd’hui entre Nouakchott et Tunis ; ses travaux en nombre considérable depuis 1985 ( 3500 sculptures ) ont brûlé dans l’incendie de son garde-meuble ( faisant office de réserve ) en septembre 2000. De ces cendres douloureuses l’artiste a peu parlé, préférant se lancer sur de nouvelles routes africaines, en artiste-missionnaire... affaire à suivre
[2] Il est ridicule de reprocher au chewing-gum de porter atteinte au goût de la métaphysique (...) il s’agit d’expliquer que le chewing-gum, loin de nuire à la métaphysique, est lui-même métaphysique”, Horkheimer, cité par Jean-Pierre Rehm, in Jean-Luc Moulène, Hazan, 2002
[3] Alain Macaire, Gilbert Descossy, Le voyage, 10 ans déjà, dépliant, Galerie Mercuri, 1995




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